Les infections à gonocoques en forte progression en France
Tous les indicateurs vont dans le même sens : les infections à gonocoques progressent fortement en France. Et la tendance est d'autant plus alarmante que ces infections sexuellement transmissibles (IST) sont le reflet des comportements sexuels à risque. Entre 2008 et 2009, les gonorrhées (encore appelées blennorragies ou plus familièrement chaude-pisse chez les hommes) ont bondi de 52 % en France, estime l'Institut de veille sanitaire (IVS), qui s'appuie sur deux réseaux de surveillance spécialisée. Leur constat est corroboré par celui des généralistes du réseau Sentinelles, qui surveille les urétrites masculines.
Selon l'IVS, la progression est légèrement moins importante en Ile-de-France (+ 38 %) avec une relative stabilité chez les femmes. Dans les autres régions, l'augmentation du nombre de cas (+ 54 %) est en revanche patente dans les deux sexes : + 51 % chez les hommes et + 75 % chez les femmes. «Les gonococcies ont commencé à augmenter vers 1996, mais leur croissance s'accélère, précise le Dr Anne Gallay, de l'IVS. Les hétérosexuels semblent de plus en plus concernés, comme pour d'autres IST telles que la syphilis.»
Risque de stérilité
Chez l'homme, une infection par des gonocoques entraîne une urétrite aiguë (avec pus, brûlures urinaires), qui passe rarement inaperçue. Le délai entre la contamination et le début des symptômes est très court - entre trois et cinq jours. Au total, entre 15 000 et 20 000 hommes (souvent jeunes) seraient concernés chaque année en France.
Les estimations sont nettement plus complexes pour le sexe féminin où ces infections, peu symptomatiques, amènent rarement à consulter. «On ne sait pas quelle est la fréquence chez les femmes, et c'est un souci car, ne se dépistant pas, elles participent à la transmission de ces germes», continue Anne Gallay.


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